mardi 8 mai 2012

Le Chien Bleu


 Il était une fois un chien bleu. Entièrement bleu. Du bout de ses oreilles poilues à sa longue queue, bleue ainsi qu’une tache d’encre, de ses prunelles qu’il avait azurées, à sa langue qu’il avait indigo, il était bleu.
                Cette couleur, qu’il eût pu porter avec fierté pour se singulariser, faisait son malheur. Depuis sa plus tendre enfance, on le chassait de partout. Il était né à la campagne, dans la cour d’une ferme. A peine sevré, sa mère l’avait abandonné. Alors il était reste seul. Il était parti, la tète basse. sa pauvre langue bleus pendante entre ses babines bleues, ses yeux bleus déjà les de s’ouvrir sur un monde hostile, tristement baissés sur le chemin, son seul ami. Et son maudit indigo se découpait à peine plus foncé sur le ciel, tandis qu’il marchait par le monde.
                Une bête malheureuse, comme un homme malheureux, comme un saint malheureux, apprend beaucoup plus vite à connaitre qu’un être béatement installé au centre de son bonheur. C’est pourquoi le chien bleu était devenu un grand philosophe tout en continuant à pleurer.
                Toutefois, il avait parfaitement conscience qu’il aurait pu se faire respecter à cause de sa couleur même, mais ce chien si doué préférait considérer cet étrange phénomène comme une de ces catastrophe dont la nature frappe parfois des êtres sans défense contre ses caprices. Et il fuyait partout. Cet air humble et bleu qu’il avait en s’adressant aux gens, faisait dire à des êtres dénués de sensibilité  et de sens : « Ce chien est bleu ! Quelle horreur ! Chassez-le ! Le diable le possède ! » ou bien « Quel étrange animal… Il vaut la peine d’être enfermé au zoo ! » Voilà. Et le chien en pleurait de grandeur incomprise. Il eût écrit un roman, un feuilleton, un article, un traité, ne fut-ce qu’un poème qui fût compris par ces êtres qu’il en eût été heureux ! Que voulez-vous ? il avait un énorme amour-propre et il eût mieux aimé qu’on le passât à la chaux plutôt que de végéter indéfiniment dans sa triste peau bleue.
                Or, un  jour, il neigea. Ce fut le maitre-jour dans la vie du chien bleu. Le chien, transi, gelé, la mort dans l’âme, gratta à une porte, deux portes, trois portes : elles lui furent toutes successivement fermées au nez, ce pauvre nez bleu qui gelait, sans pour cela changer de couleur !
                Alors le chien bleu se tapit au coin d’une rue, bien sale, bien triste. Il attendait la mort. Il écoutait le silence ouaté, triste, blanc.
                Une petite fille passa avec sa gouvernante. Elle dit : « Oh ! Le pauvre chien blanc ! »
                Tout d’abord, il crut ne pas bien comprendre. Avait-elle dit blanc ou bleu ? Si c’était blanc ?... Dans un dernier effort, il abaissa sa tête raidie vers ses pattes et il les vit recouvertes de neige blanche, souple.
                Un grand bonheur l’emplit tout entier. Une petite flamme, la première et la dernière, dansa dans son cœur de chien bleu. Et il mourut ainsi, blanc dans la neige blanche et tout bleu par dessous. Il mourut heureux et blanc, après avoir vécu triste et bleu.
Anne Bodart (La Fourmi a fait le coup)

Ini adalah salah satu bahan kuliah saya di Sastra Perancis. Mengapa saya menuliskannya di blog ini? Ini kali pertama saya diberikan tugas untuk menganalisis sebuah teks secara bebas. Betapa menyenangkan sekali, akan tetapi bukan hal ini yang akan saya tekankan.

Ada satu kesamaan Nasib antara tokoh utama dalam cerita ini pada kehidupan saya. Ini memang sudah lumayan akut. Yah... Saya masuk ke dalam sebuah sistem yang membuat suatu permasalah tampak rumit lalu membuat sesuatu yang kurang dan berbeda menjadi sesuatu perlawanan dari sistem tersebut.

Saya ingin menangis untuk meraih kebahagian, untuk suatu perjuangan saya rasa itu bukan harga yang mahal. Namun apakah saya benar-benar mati dan menangisi keadaan?
Sampai detik ini saya masih percaya adanya orang-orang baik di dalam sana...

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